NOUVELLE ZELANDE, le 16 mars 2015. La quarantaine de personnes composant l'équipe du Ultimate Waterman, une compétition d'un nouveau genre, ont quitté la base près d'Auckland vers 6H00 alors qu'il faisait nuit noire, pour se rendre vers la péninsule Coromandel.
La péninsule Coromandel se trouve sur la côte est de l'île du nord, elle fait face au cyclone Pam qui sévit actuellement en Nouvelle Zélande. La caravane de 8 voitures s'est livrée à une véritable quête de la vague ultime, permettant le déroulement de la 2ème épreuve sur 6 : le surf en short board.
Il y a eu un premier arrêt face à une mer démontée, puis un 2ème qui a permis de découvrir une vague magnifique, un beach break sur une plage de sable blanc, puis une autre vague impressionnante mais relativement loin du bord. Après presque 6H de route, et après consultation des riders, Greg Townsend annonce que c'est l'option du beach break radical qui est choisie.
Les choses se présentent mal : le SUP racer Georges Cronsteadt est plutôt mal à l'aise à l'idée de surfer ce genre de vague creuse et rapide et Manoa, après un cafouillage, n'a pas son matériel. Il ne doit le salut qu'à une rencontre avec Dean 'Dingo' Morisson, un surfeur pro de passage qui lui prête une excellente planche.
Le format de compétition est annoncé : les compétiteurs vont aller à l'eau tous en même temps pour une série de 2H. C'est Kala Alexander, le Hawaiien, qui sort d'un tube en 1er. Les vagues, plutôt impressionnantes, cassent très près du bord, les chances de sortir du tube sont rares. Les pics bougent en permanence. Manoa Drollet va se montrer magistral.
Il réussit à prendre une 1ère bonne vague, il se cale dans un tube rapide et réussit à sortir, il prend la tête de la série avec cette vague notée 9.0. Mark Visser, le big wave rider, qui a choisi son joker 'double whammer' sur cette discipline qui lui permettra de doubler son score, réussit lui aussi à s'extraire d'un tube incroyable, noté 10 points. Il prend donc la tête de la série, il réussit ensuite à prendre une autre vague notée 7.3. Le suspense est total.
Dans la 2ème heure, Manoa va être très mobile et va finalement réussir à prendre plusieurs vagues dont une autre vague tubulaire incroyable (8.5) dont il va finir par s'extraire sous les cris du public présent dans cette plage du bout du monde.
Manoa Drollet remporte finalement l'épreuve devant Mark Visser, Kai Lenny, Daniel Kereopa, Kala Alexander, Connor Baxter et Georges Cronsteadt. Ce dernier va chuter sur sa 1ère vague et casser une quille par la même occasion. Il ressent une douleur dans le mollet suite à cette chute et préfèrera ne pas prendre plus de risques, pour se préserver pour les autres épreuves.
Au classement général Danny Ching a le même nombre de points que Manoa Drollet, Danny a choisi d'utiliser son 'whammy' sur la 1ère épreuve, il n'est pour l'instant non comptabilisé. Manoa a décidé d'utiliser son joker sur le surf de gros. En 3ème, on retrouve Mark Visser puis Georges Cronsteadt, le redoutable Kai Lenny, Connor Baxter, Daniel Kereopa et Kala Alexander, qui a manqué la 1ère épreuve.
L'ambiance entre les riders est au beau fixe. Daniel Kereopa, le Néozélandais champion de NZ en paddle SUP et en longboard, a essuyé le wipe out du jour en se blessant au niveau du menton. La session était spectaculaire, très proche du bord. Le Ultimate Waterman continue sur sa lancée avec encore une journée passionnante.
L'ensemble de l'équipe va partir en avion pour Queenstown dans l'île du sud mardi matin (lundi matin à Tahiti). Un hélicoptère l'emmènera en quête de 'secrets spots' pour les 3 autres épreuves de surf restantes : le longboard, le SUP vague et le surf de gros, avant un retour sur Auckland.
Manoa Drollet après sa victoire :
Que ressens tu après cette victoire ?
« Cela fait du bien de rattraper le mauvais résultat de la 1ère épreuve de va'a OC1. J'ai été attristé du 1er résultat, j'espérais dépasser Mark mais je n'y suis pas parvenu. En surf, je visais le Top 3 ou 4 j'ai finalement réussi à gagner. Je pense que le choix du spot était en ma faveur, on a surfé un shore break bien creux avec des tubes et de bons pics. Il y avait un courant assez fort, l'entraînement que j'ai fait pour participer à l'Ultimate Waterman m'a permis de me placer aux bons endroits et de pouvoir beaucoup bouger le long de la plage. Le format de série de 2H sans élimination était assez sympa, on était tous à l'eau pour tenter notre chance. »
Cela n'avait pourtant pas bien commencé ?
« Oui, je n'avais pas mon matériel, je remercie Daniel Kereopa de m'avoir proposé une planche, finalement coup de chance, on est tombé sur Jérémy Florès, Koa Rothman et Dean Morisson qui étaient là entre 2 compétitions en Australie, spécialement pour la houle du cyclone Pam. Dean m'a prêté sa planche 10 minutes avant le début de la série, elle a très bien marché. Il est un peu plus costaud que moi, la planche avait un peu de volume et cela m'a permis de me déplacer rapidement sur le spot entre les 3 pics et de partir rapidement au take off sur ces vagues creuses. » SB